GDF Suez : la victoire du pragmatisme, par Jean-Michel Bezat
ongtemps, Nicolas Sarkozy fut hostile au projet de fusion Suez - Gaz de France (GDF) lancé par son adversaire Dominique de Villepin. Puis il s'y est rallié à l'été 2006, au nom de la solidarité gouvernementale d'alors, tout en restant silencieux sur le sujet durant le long intermède de la campagne présidentielle.
La fusion n'interviendra pas avant le printemps 2008. Il aura donc fallu plus de deux ans pour que le projet initial - lancé par M. de Villepin, le 25 février 2006 - voie le jour. L'opération avait alors été montée en catastrophe pour répliquer à une menace d'OPA du groupe d'électricité italien Enel sur Suez. Le nouveau gouvernement la justifie aujourd'hui par l'urgence de sortir Gaz de France de son isolement, de diversifier les ressources et de sécuriser l'approvisionnement gazier de la France, toujours à la merci d'un refroidissement des relations avec ses grands fournisseurs, notamment la Russie et l'Algérie.
L'affiche est plus qu'honnête. Le secteur de l'énergie va s'enrichir en 2008 d'un nouveau groupe français de taille mondiale, qui sera le numéro un européen de la distribution de gaz et détiendra 25 % du marché international du gaz naturel liquéfié (GNL). Forte d'une capitalisation boursière de 90 milliards d'euros et d'un chiffre d'affaires de 72 milliards (y compris le pôle environnement), l'entreprise jouera dans la cour des grands avec - ou plutôt contre - EDF et l'allemand E.ON Ruhrgas, reléguant l'espagnol Iberdrola et l'italien Enel aux secondes places. Suite...
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