Un test évaluant le risque d'avoir un cancer de la prostate sera bientôt proposé
AFP/WALTRAUD GRUBITZSCH
es hommes qui le souhaitent pourront bientôt avoir accès à un test, réalisé après prise de sang, qui évaluera s'ils sont ou non exposés à un risque supérieur à la moyenne d'être atteints d'un cancer de la prostate. Telle est la conclusion pratique d'un travail mené en Suède et aux Etats-Unis dont les résultats ont été rendus publics, mercredi 16 janvier, par le New England Journal of Medicine. Ce test est actuellement en cours de développement et devrait être prochainement commercialisé. Il est fondé sur la découverte d'une série de mutations génétiques associées au cancer de la prostate.
On savait déjà que, dans près de 10 % des cas, ce cancer était diagnostiqué chez des hommes dont un ou plusieurs membres de la famille (père, oncles, grands-pères) avaient souffert de cette affection. Les travaux du groupe dirigé par Henrik Gronberg (Karolinska Institute, Stockholm) et William B. Isaacs (Johns Hopkins Medical Institutions, Baltimore) ont identifié une série de 16 mutations situées dans cinq régions différentes des chromosomes 8 et 17, qui apparaissent comme étant les bases génétiques de la prédisposition héréditaire à ce cancer.
ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs ont procédé à des séquençages génétiques comparatifs. Réalisés à partir de simples prélèvements sanguins, ces examens ont été effectués chez 2 893 hommes souffrant, en Suède, d'un cancer prostatique, ainsi que chez 1 781 hommes constituant le groupe témoin. Les auteurs de ce travail ont ainsi observé que chaque mutation est associée de manière indépendante au risque de cancer, mais aussi que le risque d'apparition d'un cancer augmente avec celui du nombre des mutations génétiques.
Ainsi la présence de quatre ou cinq mutations correspond à un risque multiplié par un facteur de 4,5. Et ce facteur passe à 9,5 lorsqu'il existe une notion d'antécédents familiaux. Les chercheurs soulignent que le test pourra notamment être proposé aux hommes qui ont une histoire familiale de cancer de la prostate, ou encore à ceux qui ont des taux élevés de PSA, une molécule dont le dosage permet aujourd'hui d'assurer un dépistage biologique du cancer prostatique.
"Il s'agit là incontestablement d'un travail intéressant qui, en permettant de comprendre les bases génétiques de cette affection, pourrait à terme avoir des prolongements thérapeutiques, explique le professeur Guy Vallancien (Institut mutualiste Montsouris). On peut toutefois s'interroger sur les conséquences pratiques de la mise à disposition du futur test. Aujourd'hui, en France, les hommes dont un ou plusieurs membres de la famille ont souffert d'un cancer prostatique sont parfaitement informés. Ils sont les premiers à demander un suivi médical. Découvrir une augmentation statistique du risque ne modifiera pas la surveillance effectuée grâce au dosage du PSA." En 2006, près de 60 000 cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués en France, un nombre qui a pratiquement doublé en cinq ans, grâce notamment à l'amélioration du dépistage.
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