sexta-feira, 8 de junho de 2007

Présidentielle 2007 : les leçons d'une victoire

Le Monde

M. Sarkozy est parvenu à réunifier les droites françaises


Nicolas Sarkozy a été choisi par 18 983 138 électeurs (53,06 % des suffrages exprimés, 42,68 % des électeurs inscrits) au second tour de l'élection présidentielle, le 6 mai, avec 2 192 698 voix d'avance sur sa rivale socialiste (soit une avance de 6,12 % des suffrages exprimés et de 4,93 % des inscrits). Cette victoire nette a entraîné une dynamique politique sensible à la fois dans l'ouverture politique du gouvernement Fillon, la popularité de la nouvelle équipe au pouvoir et des mesures qu'elle avance et, enfin, la forte majorité législative que laissent présager les sondages à l'issue de la consultation des 10 et 17 juin.


Les principaux éléments explicatifs de cette étonnante dynamique sont à chercher dans l'analyse du moment fondateur qu'a été la victoire électorale du 6 mai. Celle-ci a été d'une ampleur peu commune, elle s'est fondée sur une capacité à unifier au fond des urnes toutes les droites, à en dépasser ensuite les limites pour renouer, au-delà des décennies, avec la dimension syncrétique du gaullisme.

Une forte victoire. L'ampleur de la victoire est évidente au regard des affrontements passés entre gauche et droite au second tour de l'élection présidentielle sous la Ve République. Le niveau atteint par Nicolas Sarkozy est le deuxième meilleur niveau atteint par un candidat de droite face à un candidat de gauche : seul Charles de Gaulle, avec 55,20 % des suffrages, avait fait mieux en 1965. Cette large victoire, qui peut donner l'impression que le sarkozysme électoral renoue avec certaines des caractéristiques du gaullisme électoral, a été construite par une étonnante dynamique sensible dès le premier tour de l'élection présidentielle et qui s'est amplifiée au second.

L'unification des droites. Au premier tour, avec 31,18 % des suffrages, le candidat de l'UMP reprend pied au coeur du dispositif électoral des droites, alors que, depuis 1974, le candidat du gaullisme ou de son héritage oscillait entre 15,11 % (Jacques Chaban-Delmas en 1974) et 20,84 % (Jacques Chirac en 1995). Cette émancipation par rapport à une droite néo-gaulliste condamnée à n'attirer jamais plus que le cinquième des électeurs du premier tour a constitué la base de la dynamique sarkozyste. Ce passage d'un cinquième à presque un tiers de l'électorat s'est fait grâce à une captation d'une partie non négligeable des électeurs de l'UDF et à une conquête massive d'électeurs du Front national. Dès le premier tour, Nicolas Sarkozy est au centre d'une coalition des droites allant du centre droit à la droite extrême en passant par la droite néo-gaulliste. Il parachèvera cette coalition au second tour en s'attaquant à ce qui reste du lepénisme électoral et aux nouveaux adeptes du centrisme autonome de François Bayrou. Comment Nicolas Sarkozy est-il passé de 11 448 663 voix au premier tour à 18 983 138 au second, soit une progression de 7 534 475 voix ? Suite...

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