terça-feira, 16 de outubro de 2007

Les Américains prêts à voter pour un Giuliani en bas résille?


L’ancien maire de New York Rudolph Giuliani n’a pas toujours porté la panoplie de pompier du 11 septembre. Avant les attentats de 2001, les New-Yorkais l’ont vu à plusieurs reprises habillé en femme. Il a enfilé escarpins et bas résille pour un numéro avec les Rockettes, des danseuses de revue. Il a porté une perruque blonde et du rouge à lèvres dans un numéro de Victor-Victoria avec Julie Andrews. Et il s'est affublé de gros seins contre lesquels Donald Trump a écrasé son nez. (Voir la vidéo.)

L’occasion: la soirée du "Inner Circle Dinner", un dîner traditionnel de la presse new-yorkaise à la fin duquel les politiques font leur show. Un exercice auquel Rudy Giuliani s’est toujours plié avec bonheur, comme le prouve cette autre vidéo. (Voir la vidéo.)


Ses costumes travestis font partie de ses bagages de maire de New York, une ville plus tolérante et plus à gauche que le reste du pays. Pendant ses années à la mairie, Giuliani a aussi défilé à la Gay Pride. A l’époque de sa séparation avec sa deuxième femme, l’atmosphère de leur foyer était tellement orageuse qu’il était allé se réfugier chez un couple d’amis homosexuels.

Politiquement, il a défendu le droit des femmes à l’avortement, une position à laquelle il a mis un bémol depuis son entrée dans la course à la Maison Blanche, mais qu'il n'a pas cependant reniée, contrairement à son adversaire l’ex-gouverneur Mitt Romney.

Un candidat républicain plus souvent en robe qu'Hillary

A trois mois des primaires des prochaines élections, l’homme en tête des candidats à la succession de George Bush, côté républicain, a, comme l’a écrit un chroniqueur américain, été vu plus souvent en robe qu’Hillary Clinton.

"Le succès de Giuliani à ce stade signifie que la droite chrétienne aboie plus fort qu'elle ne mord", nous résume Alan Wolfe du Boston College: "Les républicains qui sont en tête des sondages sont des gens qui ne plaisent pas à la droite chrétienne." Ainsi du sénateur John McCain qui, en 2000, traitait les leaders de la droite chrétienne d''agents d'intolérance', ou Mitt Romney, parce qu'il est mormon.

A l'inverse, observe encore Wolfe, ceux qui pourraient plaire aux évangélistes peinent à décoller dans les sondages, comme l'ancien pasteur Mike Huckabee gouverneur d'Arkansas, ou le sénateur du Kansas Sam Brownback, le chouchou de la droite conservatrice, crédité d'1% des intentions de vote.

Les conservateurs semblent se déterminer sur d'autres critères que l'opposition à l'avortement et au mariage gay. On est loin des élections de 2004, lorsque Karl Rove, l'éminence grise de George Bush, avait mobilisé les électeurs évangélistes en agitant les épouvantails du mariage homosexuel et de l'avortement.

Alan Wolfe n'hésite pas ainsi à prédire:

"Giuliani plait aux électeurs conservateurs qui croient en sa force sur les questions de sécurité nationale. On se souviendra de cette élection comme de celle où les évangélistes ont perdu leur influence au sein du parti républicain."

Professeur à George Mason University, Mark Rozell voit une autre explication:

"Beaucoup de conservateurs évangélistes sont capables de surmonter leurs différends avec Giuliani. La raison? Les trois mots de la langue anglaise qui les effraient le plus: 'président Hillary Clinton'.

"Ils veulent que le parti républicain garde le contrôle de la Maison Blanche, et éviter à tout prix un retour des Clinton. Ils préfèrent voter pour un candidat qui puisse gagner plutôt que de soutenir un candidat qui leur semble plus pur mais qui n’ait pas de chances de gagner."

Les groupes évangélistes envisagent de soutenir un troisième candidat

La question divise la droite chrétienne. Plusieurs grandes figures évangélistes comme James Dobson, fondateur du groupe Focus on the Family envisagent, en cas de nomination de Giuliani, de soutenir un candidat d’un troisième parti. Stratégiquement, a expliqué James Dobson sur Fox News, une victoire d’Hillary ménagerait plus le pouvoir de la droite chrétienne qu’une de Giuliani:

"Si Rudy Giuliani gagne, je vous assure que le mouvement d’opposition à l’avortement est cuit. Alors que si c’est Hillary qui gagne, il y aura une mobilisation contre tout ce qu’elle voudra faire".

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