Nicolas Sarkozy tente de déminer le débat sur la TVA sociale
Nicolas Sarkozy est monté en première ligne, jeudi 14 juin, dans le débat sur la TVA sociale, tentant d'éteindre la polémique sur un sujet miné pour la droite, à trois jours du second tour des élections législatives.
Alors que la gauche tire à boulets rouges contre le projet, jugé "antisocial", le président de la République a cherché à rassurer les Français, affirmant dans un communiqué qu'il n'accepterait "aucune augmentation de la TVA dans sa forme actuelle qui aurait pour effet de réduire le pouvoir d'achat".
La prudence s'impose d'autant plus pour le chef de l'Etat qu'un sondage CSA paru vendredi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France affirme que 60 % des Français sont opposés à la mesure. Même chez les sympathisants de droite, la TVA sociale ne fait pas l'unanimité, selon ce sondage. 32 % des sondés proches de la droite se disent contre le projet, alors que la proportion d'opposants atteint 85 % chez les sympathisants de gauche.
Dans son communiqué, M. Sarkozy rappelle que François Fillon a demandé à Jean-Louis Borloo et Eric Besson "la mise à l'étude d'un mécanisme de TVA sociale" et affirme qu'"aucune décision ne sera prise dans l'attente de la consultation des partenaires sociaux". Il précise que "les conclusions seront tirées à la fin de l'été".
NOUVEAU MOT D'ORDRE DU PS
Peu après la déclaration élyséenne, François Fillon a enfoncé le clou, déclarant au Figaro que le gouvernement ne mettra en œuvre la "TVA sociale" que "si nous avons la certitude qu'elle n'entraînera pas une hausse des prix".
Jean-Marc Ayrault, président sortant du groupe PS à l'Assemblée nationale, a pris acte jeudi du "recul" de Nicolas Sarkozy, tout en réaffirmant les "inquiétudes" que lui inspire ce projet. "M. Sarkozy plie, mais ne rompt pas", a affirmé M. Ayrault dans un communiqué, jugeant que la mise au point du chef de l'Etat "montre que l'existence d'une opposition forte est le meilleur moyen de tempérer les excès et les injustices du pouvoir".
Depuis son revers au premier tour des législatives, dimanche, la gauche s'est emparée de ce dossier sensible, alertant sans relâche contre une baisse du pouvoir d'achat. "Votez socialiste contre la TVA à 24,6 %" est devenu le nouveau mot d'ordre du PS, qui a distribué à ses candidats un bandeau d'affiche électorale et un argumentaire en ce sens. Ciblant également l'absence de coup de pouce au smic, le parti a fustigé jeudi "une potion amère pour le pouvoir d'achat". Le Monde
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