L'état de grâce de Sarkozy est terminé, c'est Le Figaro qui le dit
Par Pierre Haski (Rue89)
"Cette fois, l’état de grâce a bel et bien pris fin": ce commentaire sur la cote de confiance de Nicolas Sarkozy ne provient pas d'un dangereux opposant, mais ...du Figaro! Dans le baromètre Sofres/Figaro Magazine de décembre, le président de la République passe en effet pour la première fois sous la barre des 50% dans la confiance des Français, rejoignant le premier ministre François Fillon qui se trouvait déjà sous cette barre symbolique.
Moins de sept mois après son élection, et après avoir engrangé une popularité supérieure à son score électoral pendant plusieurs mois, Nicolas Sarkozy décroche: -4 points, à 49% de confiance. Un résultat paradoxal au lendemain de la grève des transports, alors que de nombreux commentateurs avaient conclu à une victoire aux points de Nicolas Sarkozy face à un mouvement social "impopulaire". Ainsi, dans Les Echos de jeudi, un article sur la stratégie de communication du Président pendant la grève conclue que le choix du silence "lui a permis de gagner". L'article décrit ainsi le publicitaire Jacques Séguéla, "enthousiaste", qui prend un ton mitterrandien pour exliquer que Sarkozy a laissé "du temps au temps" là où tout le monde l'attendait "excité".
De fait, à regarder de plus près le sondage du Figaro, le chef de l'Etat semble conserver le soutien de l'électorat de droite, en particulier celui de l'UMP, alors que son soutien au sein de l'électorat de gauche est tombé à 16%. Oubliée la magie de l'"ouverture", et le trouble qu'elle a suscité à gauche. Cet électorat a donc retiré sa confiance au leader de l'UMP, alors même que la gauche reste inaudible dans son opposition au gouvernement.
Ce "score" n'empêchera sans doute pas Nicolas Sarkozy de dormir. Il devrait toutefois commencer à s'inquiéter car c'est de confiance qu'il s'agit. En six mois d'hyperactivité et de réformes lancées dans toutes les directions, il n'a visiblement pas réussi à convaincre au-delà de son "camp". En intervenant jeudi soir sur la question du pouvoir d'achat, sujet de préoccupation numéro un des Français, il sait qu'il doit désormais faire face au scepticisme d'une bonne partie de l'électorat. Comme dit justement Le Figaro, l'état de grâce est terminé, les Français jugent sur pièces.
► Sondage TNS Sofrès, effectué les 21 et 22 novembre auprès d'un échantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées en face-à-face à leur domicile.
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