segunda-feira, 6 de agosto de 2007

Hillary Clinton, bête noire de la blogosphère Daily Kos

La presse attendait de voir comment Hillary Clinton se sortirait de la "cage aux lions". Les fauves ont été amadoués, sinon domptés. Pour sa première apparition devant les blogueurs progressistes du site Internet Daily Kos, un groupe qui l'écharpe à longueur de colonnes pour son "opportunisme", Mme Clinton n'a eu à souffrir que de quelques égratignures. "Vous savez quoi ? a-t-elle dit, charmeuse. Je lis des blogs. Et je n'y lis pas que des choses gentilles sur moi."


Avant son arrivée, les militants avaient distribué dans la salle des panneaux portant l'inscription "Dynastie Clinton" barrée d'une croix. "Vingt-huit ans de Bush-Clinton. Pour ceux qui ont moins de 30 ans, c'est déprimant", affirmait le distributeur d'articles anti-Hillary. La candidate à l'investiture démocrate, qui arrivait du congrès de l'Association nationale de la police, a fait semblant de ne rien remarquer. Elle a abondamment complimenté la blogosphère, grâce à qui "les candidats sont plus intelligents".

UNE INFLUENCE LIMITÉE

En 2006, le mouvement des blogueurs démocrates était encore très neuf. Il essayait de tirer le parti vers la gauche et le mouvement antiguerre. Les élections de 2006 l'ont institutionnalisé. En même temps, la victoire du centriste proguerre Joe Lieberman, sénateur du Connecticut, alors que Daily Kos avait fait campagne contre lui, a montré les limites de son influence. Cette année, la convention a pris un tour presque banal. "Nous avons pris notre place dans le mouvement de la gauche progressiste", s'est félicité le fondateur Markos Moulitsas.

Parmi les blogueurs, Mme Clinton a gagné du terrain, mais elle reste sous les 10 % de préférence pour les primaires. S'ils ont cessé d'exiger qu'elle présente des excuses pour son vote de 2002 autorisant la guerre, ils l'ont sifflée, samedi 4 août, à propos de l'argent des lobbies. Elle n'a pas voulu s'engager à refuser les contributions des groupes d'intérêts, répétant que quiconque la connaissait savait que l'argent n'influençait pas ses choix. Il y a eu quelques huées. "On a été très polis avec elle, a résumé Paul Hogarth, un jeune militant de San Francisco. Mais je ne veux pas qu'on revienne aux années Clinton. J'ai envie d'un futur différent."

Corine Lesnes pour Le Monde

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