terça-feira, 19 de junho de 2007

Dure réalité pour le Musée d'art naïf de Rio

Le Musée international d'art naïf de Rio de Janeiro, l'une des attractions culturelles de la ville, dans le quartier traditionnel de Cosme Velho, a lancé un SOS, après avoir fermé ses portes le 14 mars, faute de moyens.

"On ne pouvait plus continuer comme ça, à mendier de l'argent partout", regrette le créateur de cette petite structure, Lucien Finkelstein, 75 ans, un Français habitant à Rio depuis 1948. Le musée a reçu douze mille visiteurs en 2006, pour moitié, des touristes étrangers. Sa collection, réputée, est souvent sollicitée à travers le monde. Pour continuer d'assurer son fonctionnement, il faudrait l'équivalent de 200 000 euros.

"Cette maison du XIXe siècle n'a jamais été adaptée, reconnaît la directrice et fille du fondateur, Jacqueline Finkelstein. La réserve n'est pas isolée, il y a des infiltrations, parfois des inondations, et les termites attaquent les tableaux."

AVALANCHE DE COURRIELS

Le musée avait ouvert en 1995, dans la maison acquise par Lucien Finkelstein pour y présenter une petite partie de sa collection, six mille oeuvres glanées au hasard de ses voyages. "Le Brésil est devenu le centre de l'art naïf, car on y découvre encore de nouveaux peintres authentiques, de talent", assure-t-il. Désireux de montrer au public ses peintures d'une centaine de pays, il en a fait don à sa fondation, installée dans le musée. La mairie de Rio s'était engagée à financer le projet par une subvention de 100 000 euros, irrégulièrement versée.

"La contrepartie exigée, la disponibilité pour les écoles publiques, coûte presque plus que la subvention", assure Jacqueline Finkelstein, qui travaille bénévolement. Le musée avait publié plusieurs livres, mais il n'en a plus les moyens, pas plus que d'imprimer des brochures destinées aux touristes qui montent au Christ rédempteur depuis la gare voisine. Le SOS a provoqué une avalanche de courriels, des manifestations de solidarité et des propositions d'aide de deux entreprises, la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras et la filiale locale de Michelin. "Un collaborateur du ministère de la culture est même venu de Brasilia. Mais en quatre ans, le ministre Gilberto Gil n'a jamais visité le musée et aucun représentant de la France ne s'est manifesté", regrette Lucien Finkelstein.

Annie Gasnier pour Le Monde

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