"Les femmes ont encore du mal à accéder aux positions politiques prestigieuses"
Frédérique Matonti, professeure de science politique à l'université Paris-I escreve no jornal Le Monde
La présence de Ségolène Royal au second tour de l'élection présidentielle est-elle le signe qu'en politique, le temps des femmes est venu ?
En apparence, la candidature de Ségolène Royal montre que le fameux "plafond de verre" qui empêche les femmes d'accéder aux responsabilités dans le monde politique est brisé.
En effet, si son parcours a été possible, c'est entre autres grâce au discours qui a entouré la loi sur la parité, votée en 2000 à l'initiative du gouvernement de Lionel Jospin. A l'époque, ses défenseurs affirmaient que les femmes, par leurs qualités supposées "naturelles", étaient plus concrètes que les hommes, plus proches des électeurs, plus soucieuses des problèmes quotidiens, moins préoccupées par l'ambition et la compétition. Pour réenchanter la politique, renouveler le visage des élus et lutter contre la supposée crise de la représentation, il fallait donc que les femmes arrivent au pouvoir.
La féminisation des conseils régionaux et des conseils municipaux dans les villes de plus de 3 500 habitants a fait bouger nos représentations - ces lieux ne paraissent plus "naturellement" réservés aux hommes.
Pourtant, le monde politique reste très en retard sur les évolutions de la société : les femmes ont, encore aujourd'hui, beaucoup de mal à accéder aux positions politiques prestigieuses comme la députation ou les présidences de groupes et elles sont peu nombreuses dans les instances décisionnelles des partis. Il suffit de regarder les investitures aux législatives pour voir que les hommes politiques continuent à résister à la parité, ne serait-ce que parce que pour faire entrer une femme, il faut faire sortir un homme qui était en place avant la loi.
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