Bertrand Delanoë ''Au PS, nous vivons une crise identitaire''
Bertrand Delanoë. Après la défaite de Ségolène Royal, le maire de Paris entend peser sur l'avenir du Parti socialiste et affirme ses ambitions nationales.
Ces dernières années, nous n'avons pas suffisamment pris en compte les mutations du xxie siècle ni le contexte mondial de concurrence économique forte. Nous n'avons pas non plus assez affirmé que le progrès humain doit être l'objet même de notre projet politique, ce qui ne se vérifie plus dans la France contemporaine! Travaillons dans l'ordre: d'abord, le temps des législatives, où sont en jeu l'équilibre démocratique de notre pays et sa cohésion sociale. Puis viendra celui de l'élaboration d'une offre à vocation majoritaire, ce qui implique du temps, de l'imagination et, même, le sens du désintéressement.
Propos recueillis par Christophe Barbier et Élise Karlin
Tous les espoirs sont permis au maire de Paris. La présidentielle révèle une sociologie électorale favorable en vue des municipales - il peut même lâcher les Verts pour une alliance au centre. La défaite de Ségolène Royal lui autorise, à l'horizon 2012 et s'il est réélu l'an prochain dans la capitale, de légitimes ambitions nationales. Il considère son action comme un laboratoire de modernité dont le Parti socialiste peut s'inspirer.
Libéré de sa fidélité à Lionel Jospin, indépendant de tous les éléphants, distant envers François Hollande, Bertrand Delanoë met un terme aux années de patience et sort de sa réserve. Il ne veut pas que l'avenir du PS s'écrive sans lui, il est prêt à fournir l'encre et surtout à tenir la plume. Pour L'Express, il pose ses vérités et prend date avec son parti
La gauche vient de perdre pour la troisième fois de suite l'élection présidentielle. Est-ce le résultat de l'inertie idéologique du PS depuis 2002?
Ces dernières années, nous n'avons pas suffisamment pris en compte les mutations du xxie siècle ni le contexte mondial de concurrence économique forte. Nous n'avons pas non plus assez affirmé que le progrès humain doit être l'objet même de notre projet politique, ce qui ne se vérifie plus dans la France contemporaine! Travaillons dans l'ordre: d'abord, le temps des législatives, où sont en jeu l'équilibre démocratique de notre pays et sa cohésion sociale. Puis viendra celui de l'élaboration d'une offre à vocation majoritaire, ce qui implique du temps, de l'imagination et, même, le sens du désintéressement.
Image, sondages: l'élection présidentielle relève-t-elle du pur marketing?
Je vis dans le temps présent. Il existe aujourd'hui une exigence de professionnalisme, et la campagne de Nicolas Sarkozy l'a montré. Pour autant, je ne veux pas que l'offre progressiste se soumette totalement à ces règles. Ainsi, les études qualitatives me semblent plus intéressantes que la mesure d'une popularité personnelle à un moment donné. Leia mais aqui no L'Express de França.
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