de Isabelle Mandraud para Le Monde
Très vite, dimanche 6 mai, Ségolène Royal a appelé Nicolas Sarkozy – et non l'inverse, a-t-elle tenu à préciser – pour le féliciter de sa victoire. Mais elle n'a pas pu s'empêcher de lui reprocher, assez vertement, d'avoir utilisé Eric Besson durant la campagne. "Un traître, pas un homme de gauche", a dit François Hollande sur le plateau de TF1.
Le "cas" Besson, du nom de celui qui était chargé de l'économie à la direction du PS avant de passer avec armes et bagages dans le camp de l'UMP, fait partie des heures sombres de la campagne Royal. Au point que la candidate avait même préparé cette réplique pour son débat télévisé face à M. Sarkozy au cas où son adversaire aurait mis en avant ce ralliement de la dernière heure : "Ce n'est pas parce que vous avez Judas à votre table qu'il faut vous prendre pour le Messie"… Mme Royal n'a pas eu à en faire usage, tout comme elle n'a pas eu à sortir cette autre formule préparée à l'avance, – "il y a deux sortes de socialistes, ceux qui ont servi François Mitterrand et ceux qui s'en sont servis" –, dans l'hypothèse où les "amabilités" de ses opposants socialistes à son endroit, dont celles de Claude Allègre, auraient été évoquées.
C'est peu dire que le PS a manqué d'unité. Les relations compliquées qu'a entretenues la candidate avec le parti ont bien souvent perturbé sa campagne. Présentée comme un exercice démocratique "exemplaire", la compétition interne pour l'investiture du parti a laissé des traces.
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