terça-feira, 6 de novembro de 2007

M. Delanoë veut confier la gestion de l'eau à un opérateur public unique

Bertrand Delanoë, maire de Paris. | AFP/PIERRE ANDRIEU

AFP/PIERRE ANDRIEU
Bertrand Delanoë, maire de Paris.


Bertrand Delanoë s'est engagé, lundi 5 novembre, à développer un service public de l'eau à Paris s'il était réélu maire en 2008. Veolia et Suez, qui assurent la distribution de l'eau dans la capitale, verront leur contrat avec la Ville arriver à échéance en 2009.

Le maire souhaite "saisir cette occasion historique" pour reprendre entièrement le contrôle de la gestion qui avait été confiée en partie au privé en 1985, lorsque Jacques Chirac était maire de Paris. "Je souhaite proposer aux Parisiens un dispositif leur garantissant une eau de qualité au meilleur coût avec un haut niveau de performance quant au service offert", affirme M. Delanoë. Alors que la société d'économie mixte (SEM) Eau de Paris - dont la Ville est actionnaire - assure uniquement la production, le transport et le stockage de l'eau, le maire envisage de confier à "un opérateur public unique toute la chaîne du cycle de l'eau, de la production à la distribution" à travers une régie municipale à autonomie financière.



Au conseil de Paris, les Verts et le PCF militent depuis longtemps pour le passage à la gestion publique. Récemment, quelques élus de droite, transfuges de l'UMP regroupés au sein du groupe Paris libre, ont pris position en ce sens, au nom de la nécessité d'enrayer la hausse du prix de l'eau. Anne Le Strat, élue (Verts), présidente de la SEM Eau de Paris, se déclare "très satisfaite de la décision du candidat-maire" qui va donner "plus d'efficacité" au système et permettre de "réinjecter les bénéfices dans le service". "Ce que ne faisaient pas les délégataires privés qui avaient pourtant pu négocier des contrats en or avec la Ville", précise-t-elle.

"Les Verts ont été des précurseurs qui réussissent à convaincre leurs partenaires", s'est félicité, lundi, Denis Baupin, candidat des écologistes à la Mairie de Paris. M. Delanoë a dévoilé ses intentions après la publication, le 29 octobre, d'un rapport d'UFC-Que choisir dénonçant les "prix abusifs" de l'eau dans la plupart des villes en gestion privée. Le maire de Paris s'est engagé à "stabiliser" le prix "pour la partie qui dépend de la Ville" pendant la prochaine mandature. Il ferait de Paris une ville pionnière parmi les métropoles françaises. A la suite du scandale de la privatisation de la gestion de l'eau par Alain Carignon, Grenoble était repassée en 2000 en régie municipale, contrairement à Lyon, Marseille, Bordeaux ou Lille.

Béatrice Jérôme - Le Monde

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